Si autrefois l’accueil des personnes à mobilité réduite (PMR) était une simple question de courtoisie et de citoyenneté, l’accessibilité des lieux publics à tous est maintenant réglementée par des lois. Les personnes en situation de handicap doivent pouvoir y évoluer en toute autonomie, comme les autres visiteurs ou clients valides. Les ERP (Établissements Recevant du Public) ont donc obligation de se mettre aux normes dès leur construction pour les programmes neufs, ou dans les plus brefs délais pour les bâtiments anciens.
Accessibilité selon différents handicaps
Quand on évoque les personnes à mobilité réduite, on pense trop vite aux personnes en fauteuil roulant, puisque le logo y fait référence depuis des années, mais faciliter les accès aux personnes porteurs d’autres handicaps est aussi dans la réglementation d’aujourd’hui.
Fauteuil roulant
Les rampes d’accès offrent une simplification aux usagers pour se rendre dans l’établissement. Néanmoins, attention, la pente doit respecter un pourcentage maximal selon la longueur du plan incliné, et ne doit en aucun cas dépasser les 10 %. Il est toléré une marche ou un ressaut de 2 cm maximum ; au-delà, il faut un plan incliné.
La porte d’entrée doit mesurer au minimum 80 cm de large dans les magasins et 1m20 dans les cabinets médicaux. Il faut également que les personnes puissent manœuvrer facilement : attention aux doubles portes et aux couloirs à angles trop étroits. Le sol doit être sans obstacle. A la caisse ou à l’accueil, le mobilier doit disposer d’une partie basse de 70 cm de haut sur 60 cm de large de 30 cm de profondeur.
Les poignées de porte doivent être accessibles et manipulables depuis la position assise. Sur les panneaux comprenant des écritures et pictogrammes, la taille des caractères doit être liée à l’importance des informations ; les personnes doivent bien pouvoir lire en étant assises si l’information est à caractère commercial (un prix, une annonce de promotion) ou sécuritaire.
Les personnes en fauteuil roulant trouvent la plupart des difficultés dans les marches d’escalier. Les ERP peuvent toutefois trouver des solutions de substitution afin de s’éviter des travaux : il faut que les services soient accessibles, mais pas forcément au même endroit. Par exemple, si les cabines d’essayages d’un magasin sont situées sur un plan surélevé, le magasin peut prévoir une cabine PMR dans la partie accessible et ainsi ne pas créer de plan incliné. La personne en fauteuil sera donc bien accueillie dans les mêmes conditions, sans nécessiter d’assistance complémentaire.
De même, les parties communes d’un immeuble d’entreprise par exemple doivent être entretenues par tous, et dégager de tout encombrement.
Malvoyance et surdité
Pour les porteurs de handicap visuel, c’est le contraste et la luminosité qui seront mis en avant.
Les portes vitrées doivent être marquées par des bandes contrastées de couleur. Les écritures et pictogrammes doivent également être lisibles par des personnes malvoyantes : la couleur des écritures et la couleur du support doivent offrir un fort contraste. L’éclairage également doit être surveillé, et les zones d’ombre évitées, a fortiori dans les zones telles que les escaliers. Les première et dernière marches doivent être équipées de bandes contrastées également afin d’être plus facilement repérées.
La zone d’accueil doit pouvoir permettre une conversation sans éblouissement ou contre-jour, et un éclairage suffisant pour lire des documents. Les cheminements doivent disposer de marquage au sol de revêtements différent afin d’aider les personnes malvoyantes à circuler dans l’entreprise. On peut aussi penser aux panneaux à portée de main qui seraient traduits en braille (numéros d’étage dans un ascenseur…)
Pour les malentendants, il faudra que les signaux auditifs soient complétés par des signaux visuels : si une alarme incendie se déclenche, ils doivent avoir une alerte telle qu’un clignotement ou un flash bien visible afin de garantir leur sécurité. Les ascenseurs doivent bénéficier de systèmes d’appels de secours propres aux personnes sourdes, afin qu’elles sachent que leur demande a été prise en compte, et d’éviter toute situation de panique.
Des sanitaires en règles
Les sanitaires doivent également, pour le bien et la dignité de tous, être accessibles au plus grand nombre. Si la société ne possède qu’une seul toilette, il doit être accessible aux personnes à mobilité réduite. Ensuite, on compte une toilette sur dix pour personnes handicapées.
Toilettes
La toilette doit avoir une hauteur comprise entre 45 et 50 cm, et les accessoires d’hygiène doivent être également à portée de main. Il faut disposer d’une barre d’appui pour les personnes âgées comme pour les personnes en fauteuil. Celles-ci doivent aussi pouvoir effectuer un demi-tour à l’intérieur du WC, et la porte doit pouvoir aisément se refermer une fois que la personne est à l’intérieure.
Lavage des mains
Le lavage des mains doit pouvoir s’effectuer avec un lave-mains ou lavabo accessible facilement, éloigné des angles. La robinetterie idéale est à déclenchement automatique (cellule de détection) car en plus d’être facile d’utilisation, elle est écologique. Un robinet à levier est également autorisé. Le savon et le séchoir à mains ou la bobine d’essuyage doivent aussi être à portée de main de n’importe quel utilisateur. Pour information, vous pouvez retrouver tout le matériel sanitaire pour les entreprises ici.
Adaptation de l’espace de travail
Si l’on parle beaucoup de l’accueil des visiteurs et des clients dans les entreprises, il ne faut néanmoins pas oublier le personnel lui-même.
Emplacement des outils de travail
L’employeur doit aider à l’accès à l’emploi des personnes handicapées, et à la conservation d’un emploi si le handicap survient chez un de ses employés. Néanmoins, les aménagements du poste de travail ne doivent pas être disproportionnés. L’entreprise peut toutefois bénéficier de subventions afin d’aménager l’environnement des salariés. Les sociétés peuvent aussi commander ponctuellement du matériel pour un salarié qui en aurait la nécessité (par exemple : un casque de téléphone pour une personne ayant des difficultés de préhension).
Portes du bureau
Si on s’intéresse bien entendu à la largeur de la porte, d’autres facteurs relatifs aux portes sont primordiaux. La largeur du passage utile est l’espace disponible une fois que la porte est ouverte, et doit conserver une certaine largeur de passage. En effet, si la largeur est bonne mais que la porte ne s’ouvre pas entièrement ou que son épaisseur gêne le passage, la personne handicapée aura toujours bien des difficultés à évoluer en toute autonomie. Aucun obstacle ne doit gêner l’entrée ou la sortie. Attention donc à l’endroit ou la façon dont seront positionnés par exemple un bureau, des chaises, une photocopieuse volumineuse… Enfin, les serrures et poignées doivent pouvoir être mise en action debout ou assis.
Afin d’accueillir des personnes en situation de handicap, les établissements ont des règles plus ou moins strictes selon leur classification. Les entreprises peuvent directement faire appel à des sociétés spécialisées de diagnostic et mise aux normes.
Mais le Ministère de l’Écologie et de la Transition Solidaire met également à la disposition des ERP différentes fiches d’auto-diagnostiques afin d’aider les entreprises à connaître la réglementation, et à donner les consignes nécessaires pour se mettre aux normes.
Un site de matériel professionnel pourra les aider à se procurer des éléments adaptés et normés. Seuls les bâtiments historiques peuvent éventuellement, dans le cadre de la préservation du patrimoine, se voir appliquer certaines dérogations, soumises à de nombreuses justifications. Pour les autres, le non-respect de la pourra entraîner de fortes amendes et des injonctions de mise en accessibilité.